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Le blog de pcfmanteslajolie

Elections locales en Belgique: percée significative du Parti du travail (PTB) avec une cinquantaine d'élus, et une moyenne de 4-5% dans les principales villes du pays

20 Octobre 2012, 08:40am

Publié par pcfmanteslajolie

ptbElections locales en Belgique: percée significative du Parti du travail (PTB) avec une cinquantaine d'élus, et une moyenne de 4-5% dans les principales villes du pays

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Les élections communales et provinciales du 14 octobre mettaient à l'épreuve non seulement la « grande coalition » menée par le PS et soutenue par les principaux partis de centre-droit (chrétiens-démocrates, réformateurs du MR, centristes humanistes), mais aussi l'unité même de la Belgique.

 

Si le Parti socialiste est parvenu à maintenir ses positions dans ses bastions du bassin minier wallon et des grandes villes de Flandres, les partis de la « grande coalition » ont globalement souffert de la politique de « rigueur » menée par Bruxelles, laissant un espace à des partis aux marges du système.

 

Le premier enseignement, c'est naturellement la progression des nationalistes flamands conservateurs du NV-A (Nouvelle alliance flamande), symbolisée par la conquête de la deuxième ville du pays : Anvers. Les nationalistes arrivent également en tête des élections provinciales en Flandre avec 28,5% des voix.

 

Le second est plus positif pour les communistes et les progressistes, c'est la percée du Parti du travail de Belgique (PTB), qui obtiendrait – dans la mesure où les scores puissent être agrégés, pour ce qui est une élection locale – autour de 4% en Wallonie et 5% en Flandre, si on prend en compte les communes et les provinces où se présentaient des candidats du PTB.

 

Un résultat du PTB à valoriser triplement pour les communistes et les progressistes

 

Ce résultat se révèle, pour les communistes et progressistes des triplement positif :

 

  • d'une part parce que le PTB se revendique du marxisme, s'inscrit dans la démarche de coordination des Partis communistes et ouvriers et combat le projet de dissolution des Partis communistes dans une gauche réformiste euro-compatible porté par le PGE (Parti de la gauche européenne) ;

     

  • d'autre part parce que le PTB est le seul parti véritablement national et unitaire, refusant la division de la vie politique belge entre francophones et néerlandophones ;

     

  • enfin, parce que le PTB a noué des alliances historiques avec le Parti communiste (les listes PTB+) dans certaines villes Wallones comme à Liège, Verviers, Seraing ou Herstal, au moment même où le projet de « Front des gauches » porté par la direction du PC belge, en collaboration avec la LCR trotskiste est en pleine décrépitude.

 

 

Analyse des résultats du PTB : spectaculaire progression en Flandre, percée en Wallonie

 

Si toute généralisation en terme de pourcentages est problématique, le PTB a obtenu en tout 80 000 voix aux élections communales et 135 000 voix aux élections provinciales.

 

Dans les communes dans lesquelles le PTB s'est présenté, les scores tournent en moyenne autour de 4% en Wallonie et 5% en Flandre, ce qui révèle une homogénéisation d'un parti historiquement implanté plutôt en Flandres.

 

Le PTB obtient finalement 31 conseillers communaux, 17 élus de district (à Anvers) et 4 conseillers provinciaux

 

L'analyse plus détaillée des résultats, ville par ville, révèlent l'ampleur de la progression du PTB :

 

En Flandre même, le PTB réalise une progression spectaculaire. A Anvers, deuxième ville du pays il quadruple son score, passant de 1,8 à 8%, obtenant 4 conseillers communaux, 17 conseillers de district et 2 conseillers provinciaux. A Genk, il passe de 5,6 à 8,8%, obtenant trois conseillers communaux.

 

Le PTB réalise son meilleur score dans la ville ouvrière de Zelzate en Flandres orientale, avec 22% et 6 conseillers.

 

Il obtient des scores honorables dans les autres villes moyennes dans lesquelles il s'est présenté, récoltant autour de 3% des voix à Malines, Gent ou encore Leuven.

 

Les résultats du Parti en Wallonie sont eux une relative nouveauté, tirant profit de l'alliance historique avec certaines sections du Parti communiste, dans l'agglomération liégeoise

 

Liège, le PTB+ réalise ainsi 6,5% (1,4% en 2006) mais obtient des scores à deux chiffres dans la banlieue ouvrière Liégeoise, avec 14% des voix à Seraing et Herstal. Le PTB+ obtient en tout 12 places de conseillers dans l'agglomération.

 

Les résultats dans le « pays noir » du Hainaut sont également positifs : 3,5% à Charleroi (2% en 2006), 3,6% à Mons (1,2% en 2006), 4,5% à La Louvière, avec un conseiller communal dans chacune de ses municipalités.

 

Enfin, dans l'agglomération Bruxelloise, si les résultats restent modestes dans la commune de Bruxelles (1,5%), les bons résultats dans la banlieue obtenus à Molenbeek (4,5%) et Schaerbeek (3,5%) permettent à deux élus du PTB de faire leur entrée dans les conseils communaux de leur cité.

 

« Transformer notre score en une opposition forte et en pression venant de la base »

 

 

Selon le porte-parole du PTB+, Raoul Hedebouw, tête de liste à Liège et nouveau conseiller communal, le succès du PTB est aussi celui de l'accent mis sur des revendications concrètes et sur une alternative de gauche à la politique dominante :

 

« Nous avons pu imposer à l’agenda politique nos thèmes de campagne comme le logement, de l’emploi et la taxation des déchets. Et nous avons ressenti, parmi la population, le besoin d’un véritable parti de gauche, en paroles et en actes. »

 

Raoul Hedebouw en a également profité pour saluer l'importance du soutien du Parti communiste, dont un candidat a par ailleurs été élu à Seraing.

 

Pour Peter Mertens, président du PTB+, tête de liste à Anvers, le score du PTB est une bonne nouvelle pour la population anversoise qui permet de contre-balancer la victoire des nationalistes flamands :

 

« Nous allons mener, dans les prochaines années, une opposition constructive, sociale, mais forte face au futur bourgmestre Bart De Wever. »

 

Il s'agit désormais de faire de ses bons scores électoraux un point d'appui pour les luttes à l'échelle de la commune et du pays : « Le changement commence à Anvers ; nous devons transformer notre score en une organisation forte et en une pression venant de la base ».

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