Le Parti communiste vénézuelien salue dans la victoire de Chavez « une défaite stratégique de l’impérialisme »
Communiqué du Parti communiste vénézuelien
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le Bureau politique du Comité central du Parti communiste vénézuelien (PCV) a livré son analyse de l'élection présidentielle, soulignant que le peuple et les forces révolutionnaires menées par le président ré-élu Hugo Chavez, ont infligé une défaite stratégique à l'impérialisme et au sionisme avec le triomphe populaire du 7 octobre :
« Comme nous l'avions dit, ce qui était en jeu ce n'était pas seulement la présidence de Hugo Chavez mais le destin de la patrie vénézuelienne, latino-américaine et la possibilité de continuer à accumuler des forces au niveau national et international, dans les intérêts des peuples de notre continent », a insisté le secrétaire-général du PCV Oscar Figuera.
Le dirigeant communiste, au nom du PCV, a salué l'ensemble du peuple vénézuelien, tous ceux qui ont voté, quelle que soit leur position politique :
« Nous souhaitons saluer l'ensemble du peuple vénézuelien sans exception, qui a participé de façon massive à ce moment de prise de pouvoir par le peuple, moment qui s'intègre dans le processus qu'on est en train de se construire, yb moment où le peuple a exercé son droit à décider de la personne qui devait diriger les affaires du pays », a souligné Figuera.
Le PCV inclut dans son analyse également les messages de solidarité avec le processus bolivarien exprimés du monde entier, voilà pourquoi « nous pouvons affirmer que nous avons obtenu une grande victoire populaire et, dans le même temps, que nous avons infligé une défaite stratégique aux forces de l'impérialisme qui, de connivence avec le sionisme international, ont tenté de faire tourner en arrière la roue de l'histoire » a-t-il ajouté.
Les résultats expriment à la fois un soutien à la révolution et un message critique
Le PCV a exprimé sa satisfaction avec la victoire que constitue la ré-élection du président Chavez pour le prochain mandat présidentiel, mais « nous ne nous satisfaisons pas de la situation ».
Le dirigeant ajoute : « C'est une belle victoire populaire, qui de notre point de vue, exprime avant tout un message de soutien et de participation à ce processus, mais en même temps, la façon même dont se répartissent les voix de l'alliance anti-impérialiste indiquent qu'il y a un message critique ».
Figuera a appelé les forces impliquées dans le processus à réaliser une évaluation profondément critique qui permette de fixer où sont nos forces, nombreuses et capitales, pour les renforcer encore et les approfondir, mais aussi pour identifier où sont les erreurs.
Ces erreurs « méritent, une fois identifiées, d'être corrigées par les travailleurs et les travailleurs, avec la participation active des communautés et peuples indigènes ; avec les courants populaires chrétiens qui se reconnaissent dans ce processus de transformation. Les corriger à partir des positions de la classe ouvrière et du mouvement général des travailleurs et des travailleurs qui exigent que le discours sur la construction d'une société socialiste soit mis en accord avec les formes, manières et modes, non seulement de production mais aussi de direction des centres de production », a exigé le dirigeant communiste.
Un autre message que nous transmettent ces résultats électoraux, c'est la nécessité réaffirmée d'avancer dans la construction d'une direction collective du processus bolivarien, qui avec le président Chavez, dirigera l'étape supérieure à venir. « Voilà un autre message porté par ces élections », dit-il.
Le Parti communiste pleinement engagé dans la révolution vénézuelienne tout en conservant son identité
Le Parti communiste du Vénézuela a réaffirmé son engagement historique avec la révolution vénézuelienne, continentale et mondiale, en lien permanent avec la lutte anti-impérialiste et la perspective du socialisme, « et en même temps, comme organisation politique et révolutionnaire, marxiste-léniniste et bolivarienne, elle est obligée de conserver son identité de force de proposition, critique, en autonomie totale », insiste Figuera.
« C'est ce que nous avons toujours été et nous continuerons à être. Une force engagée dans les transformations révolutionnaires au Vénézuela, sur le continent et dans le monde, solidaire, communiste et nous sommes disposés à faire tous les efforts nécessaires pour faire avancer la révolution. Cela nous oblige à porter une démarche de construction collective de notre ligne politique et de son expression, de façon souveraine, critique et en restant une force de proposition »,a-t-il souligné.
Cette ligne politique s'articule à une politique d'unité la plus large, anti-impérialiste, qui s'exprime dans le Grand pôle patriotique et dans la construction d'un Bloc populaire révolutionnaire plus avancé qui permette de lutter pour la construction du socialisme.
Le vote PCV est un vote qualitativement supérieur
Le PCV a analysé le résultat obtenu par le Parti comme un grand bond électoral, avec une progression de 37% par rapport à 2006.
« Nous apprécions à sa juste valeur le fait que les travailleurs et les travailleuses, la classe ouvrière, les paysans, les intellectuels révolutionnaires, les jeunes rebelles, les secteurs religieux progressistes de la Théologie de la Libération et, en général, les communautés organisées aient choisi de soutenir le président Hugo Chavez, avec un vote qualitatif pour le Parti communiste du Vénézuela », a jugé le dirigeant.
Le Parti communiste du Vénézuela, avec les chiffres publiés par la Commission électorale, a obtenu près de 500 000 voix dans tout le pays, avec 3,3% des voix. « C'est notre juste politique d'alliance reposant l'unité populaire anti-impérialiste la plus large qui a mené au renforcement de notre Parti », a-t-il indiqué.
Il a ajouté qu'il ne suffisait pas d'avoir des directions collectives pour fixer les grandes lignes du processus, mais qu'il doit y en avoir dans les ministères, les entreprises qui gèrent l'Etat, etc.
« Il faut rompre avec la conception d'une direction uni-latérale, par en haut, qui est la façon de diriger imposé par le capitalisme et l'impérialisme, pour pouvoir véritablement avancer vers de nouveaux rapports sociaux de production qui expriment un bond qualitatif dans le processus politique vénézuelien », a souligné Figuera.
Dans son évaluation du résultat, le PCV reconnaît que le résultat obtenu par le Parti, et au-delà des voix gagnés par le PCV seul, est la conséquence de l'expression de divers courants du mouvement ouvrier et du mouvement populaire en un vote qualitatif lors de cette élection.
« Nous voulons dire que cela ne s'arrête pas aux élections du 7 octobre, mais que cela s'intègre dans un projet politique qu'il faut continuer à construire, dans l'unité révolutionnaire », a-t-il exprimé.
Dans l'analyse réalisée par le PCV des dernières élections présidentielles, en 2000 le PCV n'a apporté à la candidature de Chavez qu'1 voix sur 67. En 2012, le PCV a apporté 1 voix sur 17.
« C'est une forme de reconnaissance de la part de vastes couches de la société qui voient dans le Parti communiste l'expression d'une ligne révolutionnaire conséquente, une ligne militante fidèle à la perspective révolutionnaire, une fidélité qui ne prive pas de dire les choses qu'il faut corriger, ou de dire où sont les erreurs. Car la fidélité révolutionnaire, ce n'est pas de dire Oui de façon inconditionnelle. Qui est fidèle dans la perspective révolutionnaire, doit être critique et auto-critique », a-t-il conclu.