Un communiste à la tête d'une région en République tchèque : une première depuis 1989
Un communiste à la tête d'une région en République tchèque : une première depuis 1989
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Nous l'avions annoncé, c'est officiel : un communiste vient d'être élu gouverneur d'une région en République tchèque. Une première depuis la restauration du capitalisme, en 1989.
Oldrich Bubeníček, candidat du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM) aux élections régionales d'Octobre, vient d'être élu ce 20 novembre gouverneur de la région d'Ústí nad Labem.
Le KSCM était arrivé en tête dans la région avec 22% des voix, obtenant 20 sièges au Parlement régional, tandis que les sociaux-démocrates du CSSD obtenait 13 sièges. 39 des 53 députés régionaux ont approuvé l'investiture du nouveau gouverneur.
Après la signature d'un « pacte gouvernemental » entre communistes et sociaux-démocrates, le nouveau Conseil régional sera composé de six communistes et de cinq sociaux-démocrates. Outre le gouverneur, le premier vice-gouverneur sera également un communiste, Stanislav Rybák.
Les résultats historiques du Parti communiste lui permettent de participer à la gestion de neuf des treize régions du pays. A Karlovy Vary, autre région où les communistes sont arrivés en tête, des négociations sont en cours qui pourraient aboutir à l'élection d'un deuxième gouverneur communiste
Si la propagande anti-communiste a redoublé depuis le scrutin, les manifestations contre l'élection de communistes aux exécutifs régionaux n'ont guère mobilisé plus d'une centaine de personnes, que ce soient à Zlin en Moravie, en Usti nad Labem ou encore àČeské Budějovice en Bohême du sud.
La manifestation contre les mesures d'austérité le 17 novembre, détournant le jour de la commémoration la contre-révolution de velours, a elle mobilisé plus de 25 000 personnes dans les rues de Prague, répondant à un appel lancé notamment par le Parti communiste et les syndicats.
Les communistes n'ont jamais été aussi populaires en République tchèque. Si les élections législatives avaient lieu demain, les communistes seraient la deuxième force du pays derrière les sociaux-démocrates.
L'anti-communisme recule également au fur et à mesure que le pays s'enfonce dans le crise. Selon un autre sondage de l'agence de presse STEM, une majorité de la population (56%) n'est pas gênée par l'arrivée de communistes au pouvoir dans les régions, hormis pour la population de Bohême centrale.
Plus surprenant encore, le sondage dans la région d'Usti nad Labem révélant que la majorité de la population était plutôt satisfaite de la victoire des communistes dans la région mais guère satisfaite que ce soient les sociaux-démocrates qui aient remporté le scrutin nationalement.
Selon le sondage STEM, les trois principales raisons qui ont poussé les électeurs à voter communiste sont leur rejet du système politique et économique actuel, la reconnaissance envers le seul parti ne baignant pas dans la corruption, enfin l'adhésion aux idées et au programme national du Parti.