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Le blog de pcfmanteslajolie

L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie

5 Mars 2024, 06:32am

Publié par pcfmanteslajolie

C'est une cinquantaine de personnes qui ont tenu à rendre hommage aux Manouchian à l'occasion de l'entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian.

Outre les organisateurs - les trois sections du PCF de la région (Limay, Mantes-la-Jolie et Mantes-la-Ville), l'Union locale CGT, l'ANACR et Mémoire d'Aincourt, le maire de Limay était présent au nom de la municipalité et a déposé une gerbe ainsi que plusieurs militants du Parti socialiste.

Au menu de cette initiative, l'introduction de Françoise Gégot (la co-secrétaire de la section PCF de Mantes-la-Ville), la prise de parole au nom de l'ANACR, la lecture du poème d'Aragon "l'affiche rouge" pour moitié chacun par Alain Florin (secrétaire de la section PCF de Limay) et Marc Jammet (secrétaire de la section PCF de Mantes-la-Jolie), la prise de parole au nom de l'Union locale CGT par Erika Sartore avant que des gerbes ne soient déposées (PCF, ANACR, CGT, Mairie de Limay) et que l'Internationale soit reprise par les participants.

Vous trouverez ci-dessous quelques photos prises à cette occasion ainsi que les prises de parole.

Lecture par Françoise GEGOT

HOMMAGE AUX RESISTANTES ET RESISTANTS COMMUNISTES LE 3 MARS 2024, A L’APPEL DES ORGANISATIONS SUIVANTES :

Parti Communiste Français de Limay, Mantes la ville, Mantes la Jolie, UL CGT Région Mantaise, ANACR, Mémoire d’AINCOURT

80 ans après leur exécution, le 21 février 1944, Missak et Mélinée MANOUCHIAN entrent au Panthéon à leurs côtés, une plaque a été apposée, sur laquelle sont gravés les noms des22 camarades fusillés le même jour et celui de leur chef Joseph EPSTEIN fusillé 2 mois plus tard.

Après des décennies d'histoire effacée, justice est enfin rendue aux résistants communistes organisés dans les FTP (Francs-Tireurs Partisans) pour les français, et dans la M O.I pour la Main d’œuvre Immigréedu PCF, reconstituée dans l’été 1940 ; tous se sont battus pour libérer la France du fascisme.

Ce combat contre l’obscurantisme nazi, de droite ou d’extrême droite, sur le chemin de la paix et de l’humanité, est à entretenir sans cesse par-delà les vicissitudes.

C’est le combat internationaliste pour la république (liberté, égalité, fraternité, laïcité), la nationalité fondée sur le droit du sol, quel que soit son pays d’origine ;

C’est le combat pour les droits de l’homme, la philosophie des lumières, contre toute forme de subordination, de domination et d’exclusion.

Le combat pour l’égalité contre toute forme de racisme ou d’antisémitisme, pour l’émancipation humaine, homme ou femme.

Le combat pour le progrès et le savoir, pour la conscience et l’engagement de chacun et chacune d’entre nous.

C’est le combat des communistes.

Ces combats ont permis la création du Conseil National de la Résistance (CNR) et le programme des jours heureux ;

Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans un contexte de guerre, de la montée de l’extrême droiteet son cortège de xénophobie. A nous de nous montrer digne de leurs luttes passées.

Enfin le rôle des communistes dans la résistance est réhabilité à travers Missak et Mélinée MANOUCHIAN et les 22 fusillés qui représentent tous les autres.

Lecture par l’ANACR

 

A MANTES, du 29 au 30 novembre 1943, ce sont les mêmes Brigades Spéciales (BS) qui arrêteront des Francs-Tireurs Partisans (FTP) dont les noms nous sont familiers car cesont ceux de certaines de nos rues :

Roger BRUNEL (33 ans), Christian GAVELLE (20 ans), Camille THIBAULT (19 ans), Marcel°FOUQUE (18 ans).

Tous condamnés pour attentats et sabotages, ils seront fusillés le 11 avril 1944 au Mont Valérien en même temps que Joseph EPSTEIN qui a réussi à cacher son identité véritable.

 

D’autres FTP les ont précédés le 4 avril 1944 dans la clairière des fusillés: ceux de Soindres : Jean-Baptiste QUINTIN (24 ans) et Henri DUVERDIN (19 ans).

 

A cette liste s’ajoutent ceux du réseau BUCKMASTER, dont deux membres Limayens : Abel PLISSON et Blaise RIGAUD (23 ans tous deux) sont fusillés au Mont Valérien le 31mars 1944 et tout le groupe des jeunes FTP Bonniérois avec Georges HERREWIN à leur tête, arrêtes en mars 1944 par la police française qui les livre aux Allemands.

Ils les fusilleront le 1er juillet au stand de tir du ministère de l’Air.

 

Nous possédons les dernières lettres de beaucoup d’entre eux.

Celle d’Henri DUVERDINpar exemple, qui garde toute son énergie juvénile et communicative, et témoigne de sa capacité à s’oublier.

« Mes chers parents, mes chers frères, mes chers amis,

Ce n’est pas une gaie nouvelle pour vous que je vais vous annoncer.

Mon recours en grâce est refusé et je vais être buté cet après-midi à 2 heures.

Après mon camarade Roby c’est moi ! Du moins on ne me bute pas pour rien comme lui. J’espère que vous aurez du cran car moi j’en ai, et cette nouvelle ne me coupe pas l’appétit.

J’ai du regret de vous quitter, mais j’ai la joie d’avoir sauvé mes camarades de Soindres, à part le vieux Baptiste (QUINTIN 24 ans) qui, malheureusement, s’en va avec moi.

Je vous embrasse très fort tous (…) ».

 

La lettre continue :

 

« Que notre sort ne décourage personne : « Bien moins heureux de leur survivre que de partager leur cercueil » dit « La Marseillaise » ( …)

M RAYMOND, je vous remercie, vous aurez été un bon instituteur pour moi et je serai propre jusqu’au bout, jusqu’au poteau tout à l’heure en chantant « La Marseillaise » et je ne me serai pas dégonflé. (…)

Il tombe de l’eau mais peut-être fera-t-il beau tout à l’heure et ça me ferait bien plaisir

A tous un dernier adieu.

Vive la France, confiance en sa destinée

H DUVERDIN ».

 

II y a un post -scriptum :

 

« Papa, aie du courage et ne te fais pas plus de mauvais sang que je ne m’en fais.

Maman ! Il reste Jean et Maurice, ne l’oublie pas ! »

 

L’affiche rouge

Lecture : Alain FLORIN Marc JAMMET

 

Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes

Ni l'orgue ni la prière aux agonisants

Onze ans déjà que cela passe vite onze ans

Vous vous étiez servis simplement de vos armes

La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

 

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L'affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants

 

Nul ne semblait vous voir Français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants

Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA France

 

Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre

À la fin février pour vos derniers moments

Et c'est alors que l'un de vous dit calmement

Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre

Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

 

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses

Adieu la vie adieu la lumière et le vent

Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent

Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline

Que la nature est belle et que le coeur me fend

La justice viendra sur nos pas triomphants

Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline

Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

 

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent

Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps

Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant

Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir

Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.

Union Locale CGT. Hommage Manouchian, 3 mars 2024

Le 21 février 1944, Missak Manouchian et 22 de ses camarades sont fusillés au Mont Valérien après avoir subi des tortures dans les geôles nazies. La seule femme du groupe, Olga Bancic est décapitée en mai 44 à Stuttgart.

Ils étaient Arméniens, Espagnols, Italiens, Français, Polonais, Juifs d’Europe de l’Est… leurs histoires de vie étaient différentes. Mais ils et elle, étaient unis contre le nazisme et le fascisme.

 

Ils et elle, avaient la farouche volonté de combattre la bête immonde afin de retrouver la paix et la liberté et ce jusqu’à la mort.

Ils et elle, avaient cette conscience de classe qui en faisait des humanistes et des internationalistes.

Ils et elle, sont tombés en héros, en martyrs, en défendant des valeurs de fraternité, de solidarité, de paix, au plus proche de leur communauté d’origine.

Ils sont un symbole de lutte contre les idées nauséabondes de l’extrême droite, qui cherche encore et toujours à diviser le monde du travail.

Missak Manouchian est un héros de la résistance, il était chef militaire des Francs-Tireurs et Partisans de la main d’œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne.

Mélinée, sa femme, engagée elle aussi dans la lutte contre la barbarie et l’oppression était commissaire militaire des FTP-MOI.

Missak Manouchian était militant communiste, il était aussi un de nos camarades de la CGT et il était poète.

Dans sa dernière lettre écrite à Mélinée, quelques heures avant son exécution, il disait : « je m’étais engagé dans l‘Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la paix demain. »

Ils refusaient les yeux ouverts, ce que d’autres acceptent les yeux fermés.

Du génocide qui l’a rendu orphelin, au mouvement surréaliste, aux engagements politiques et syndicaux, Missak Manouchian n’a jamais cessé d’être en résistance pour la Liberté et quand il l’a fallu, les armes à la main.

Voilà ce que disait René Char, un autre poète et résistant, de Missak et Mélinée :

« Nous étions en paix comme nos montagnes,

Vous êtes venus comme des vents fous,

Nous avons fait front comme nos montagnes

Vous avez hurlé comme les vents fous

Eternels nous sommes comme nos montagnes

Et vous passerez comme des vents Fous »

La France reconnaît enfin l’engagement de Missak et Mélinée Manouchian dans la Résistance et le rôle déterminant qu’ont joué les étrangers apatrides dans la lutte contre la barbarie nazie.

Il était grand temps de célébrer et de reconnaître celles et ceux qui ont combattu dans les temps les plus sombres de notre histoire, au péril de leur vie.

Surtout dans le contexte actuel où une loi inspirée par l’extrême droite s’attaque au Pacte Républicain, hérité du Conseil National de la Résistance, en remettant en cause le droit du sol et en instaurant la préférence nationale. Une loi de la honte !

Fidèle aux idéaux portés par Missak Manouchian et ses camarades, la CGT lutte pour que la France soit un pays de Liberté, de Paix et de Progrès Social.

Missak et Mélinée Manouchian sont entrés le 21 février au Panthéon, avec leurs compagnons d’arme. Ils symbolisent la dignité et le courage face à la barbarie.

La CGT, fière de son histoire, et pour construire les combats de demain, rend hommage à ces hommes et à ces femmes, nos camarades

L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
L'affiche rouge à Mantes-la-Jolie
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