Une école Mandela à Porcheville
Une initiative originale de la municipalité de Porcheville (et à saluer): une consultation citoyenne pour nommer la nouvelle école de Porcheville.
Et les Porchevillois ont choisi ... Mandela.
Mandela ( l'histoire aussi de beaucoup de jeunes communistes des années fin 70-début 80) quand ils se faisaient arrêter par qu'ils bombaient les murs avec son visage, organisaient des manifestations sauvages, pétitions etc ... et qui aboutit aussi à la libération de Nelson Mandela et à l'effondrement du régime d'Apartheid alors qu'au démarrage de leur campagne seuls 5% des Français avaient déjà entendu parler de Nelson Mandela !).
Mandela, c'est aussi l'histoire encore de syndicalistes comme en témoigne ce militant d'EDF Porcheville (vous trouverez également en pièces jointes ci-dessous deux articles de l'Humanité : "L'un appelant encore à sa libération 9 jours avant celle-ci" et "Et si vous m'appeliez camarade ?" ).
MADIBA
C’est donc Nelson Mandela, « Madiba » dans sa langue tribale, que les Porchevillois-ses ont choisi comme nom pour le tout nouveau groupe scolaire, à l’occasion de cette première consultation citoyenne proposée par la municipalité.
Quelle fierté ! Quelle lucidité !
Mandela ! Figure historique, illustre défenseur des droits civiques, combattant contre la ségrégation raciale ayant passé 27 années de sa vie en prison.
Une personnalité qui entre en résonance avec l’actualité récente des mobilisations qui ont ébranlées le monde suite au meurtre de Georges Floyd aux USA.
Mais ce nom entre aussi en résonance avec la propre histoire de notre commune, aussi curieux que cela puisse paraître !
En effet le combat de Mandela et la lutte contre l’apartheid ont traversé l’histoire de la première centrale EDF de Porcheville qui fonctionnait au charbon.
Dans les années 80, pour dénoncer l’apartheid et pour exiger la libération de Mandela, une partie du personnel de la centrale se mobilise contre l’utilisation de charbon sud africain, qualifié de charbon de la honte, et pour exiger l’utilisation de charbon français alors que les mines du pays sont menacées de fermeture.
C’est dans ce contexte qu’une opération d’envergure est organisée par la CGT avec des syndiqué-es de la centrale.
Tout d’abord, Loic Réaubourg, opérateur dont le travail consiste à alimenter la centrale en charbon, effectue le chargement d’un camion benne entré subrepticement à la centrale avec la complicité du gardien.
Ce camion est ensuite évacué vers un bâtiment officiel tenu secret afin d’y déverser sa cargaison pour une opération médiatique de condamnation de l’apartheid.
Les risques sont réels mais il en faut beaucoup plus pour refréner les ardeurs de Loic et de ses camarades.
Loic est le digne descendant d’une famille mantaise de militants. Son père Victor et son oncle Emile Réaubourg ont combattu dans les rangs de la résistance au sein des FTP (Francs- Tireurs et Partisans).
Arrêté, Emile Réaubourg est fusillé en 1944 à l’âge de 25 ans, une rue de Mantes la Jolie porte son nom.
Quant à Victor, il réussi à s’évader de la prison de Mantes échappant ainsi probablement au même sort.
Ouvrier du bâtiment après la guerre il travaillera même à la construction de la centrale.
Syndicaliste, il forge son fils au refus des injustices.
Suite à cette action Loic ainsi que le gardien éviteront de justesse le licenciement grâce à la solidarité collective et à l’action syndicale.
Parmi ce groupe déterminé on retrouvait, entre autres, Eric Roulot l’actuel maire de Limay. Chaudronnier à l’époque et secrétaire du syndicat, Eric Roulot participe à la préparation et à la mise en œuvre de l’opération en lien avec l’Union départementale CGT.
Il y a aussi un Porchevillois, Serge Alexandre, également chaudronnier. Serge décède en 2005, à l’âge de 53 ans, empoisonné par l’amiante respiré à la centrale.
Je me rappelle ce bel après midi ensoleillé, encore tout jeune, avec un groupe de quelques dizaines de militants-tes anti-apartheid nous partons à l’assaut de l’ambassade d’Afrique du Sud en plein Paris. La façade est bombardée de peinture et des pneus sont enflammés.
Puis nous sommes encerclés par la police qui nous raccompagne ensuite vers la bouche du métro… Et oui, impensable aujourd’hui. ! Une action similaire se terminerai sûrement sous les gaz, une pluie de coups de matraques et des gardes à vue.
Alors que les discriminations sont encore malheureusement trop nombreuses, espérons que la personnalité de Mandela et son combat inspirent nos enfants pour construire un monde meilleur fait de plus de tolérance de bienveillance et de solidarité !
Philippe M
Porcheville Août - 2020
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