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Le blog de pcfmanteslajolie

L'Humanité. Santé. à Paris, le malaise se généralise dans les hôpitaux publics

3 Juillet 2018, 06:57am

Publié par pcfmanteslajolie

En grève depuis le 21 juin, les personnels des secteurs informatiques du siège de l’AP-HP, à Paris, sont rejoints ce lundi par leurs collègues informaticiens des hôpitaux. Ils dénoncent leurs conditions de travail et les réorganisations à venir.

Ce lundi, les grévistes ne portent pas de blouse blanche.

Ils ne sont pas soignants mais indispensables au bon fonctionnement des hôpitaux de l’Assistance publique de Paris (AP-HP).

Ces 400 agents ont en charge les ordinateurs, les réseaux et serveurs des 37 établissements, à Paris et en banlieue, du « plus grand hôpital de France », aiment-ils à dire.

Le mouvement de grève est parti du siège historique de l’AP-HP, avenue Victoria à Paris :

« Nous avons arrêté le travail en réaction au burn-out d’une collègue hospitalisée depuis quinze jours. Elle est tombée brutalement. Son corps a dit stop », explique Norbert Etienney (CGT).

Cette responsable venait d’apprendre que, sur les quatre postes de techniciens de son secteur, deux départs en retraite ne seront pas remplacés.

Elle a également fait ses comptes : en un an, elle a perdu 1 600 euros à cause de la suppression de deux primes informatique et semestrielle.

« Elle ne l’a pas supporté et d’autant moins que nous vivons notre dix-septième réorganisation. Nous sommes face à un management méprisant », déplore Marianne Journiac, retraitée après quarante-trois ans d’exercice au siège, où le CHSCT a dû examiner deux procédures de danger grave imminent en deux semaines.

« Martin Hirsch veut mettre en place des plateformes comme chez SFR ou Orange pour l’informatique, la logistique, les ouvriers.

Et donc supprimer les équipes de proximité dans les hôpitaux pour réduire les effectifs », estime Norbert Etienney.

Un bouleversement de la gestion de l’Assistance publique

 

Mais ce projet de plateformes, dénoncé par les techniciens informatiques, cache, selon les principaux syndicats des personnels de l’AP-HP, un bouleversement d’envergure qui pourrait, en une décennie, signer la fin de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

Jeudi dernier, CGT, SUD et FO ont manifesté avenue Victoria alors que se tenait un conseil de surveillance.

Figurait à l’ordre du jour, le projet « de nouvelle AP-HP », piloté par Martin Hirsch.

Le directeur général voit grand : « L’AP-HP doit afficher une triple ambition, en matière de proximité, pour assurer le soin pour tous et de tous les jours, en matière d’enseignement, pour nous positionner dans une compétition européenne, en matière de recherche, pour poursuivre et amplifier notre présence à l’échelle mondiale », peut-on lire dans un document fourni par le service de presse.

« Outre l’éclatement de l’AP-HP par la dilution des établissements dans des regroupements qui intègrent y compris le secteur privé, nous sommes persuadés que ce projet vise à abandonner les commandes de la gestion de l’Assistance publique à l’agence régionale de santé (ARS).

En clair, il en sera fini de l’unité de l’établissement public et du statut des personnels fondateur de l’ensemble des statuts de la fonction publique », explique Grégory Boulord, de l’Usap-CGT.

L’incertitude sur la future implantation du siège de l’AP-HP, dont la fermeture a été annoncée en janvier dernier, constitue pour lui une preuve incontestable de ce funeste projet.

Vers l’autonomisation des groupements hospitaliers

 

Que prévoit Martin Hirsch ?

En premier lieu, la modification juridique du statut de l’AP-HP.

À croire qu’il s’agit d’une habitude sous l’ère d’Emmanuel Macron !

Sur le sujet, la communication de l’AP-HP se révèle sans ambiguïté : « Cette vision d’une “nouvelle AP-HP” nous semble cohérente avec la vision gouvernementale de transformations de l’action publique en général », conclut le document de présentation, qui annonce l’autonomisation des groupements hospitaliers.

Et la création de supra-hôpitaux dans la capitale sur le modèle des groupements hospitaliers de territoire (GHT).

Un modèle très controversé dans la mesure où il entraîne des fermetures de services, des suppressions de postes et des fusions d’établissements.

Ce que dénoncent déjà des collectifs de médecins et d’usagers, comme à l’hôpital Henri-Mondor, dont le service de greffes hépatiques doit quitter Créteil pour l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif.

Ou encore dans l’Essonne, où un super-hôpital à dimension internationale annonce la disparition de trois établissements de proximité, à Longjumeau, Juvisy et Orsay.

À Poitiers, la polyclinique fête la victoire

Les grévistes de la polyclinique de Poitiers ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient, vendredi, après une dernière rencontre avec la direction de l’établissement, propriété du puissant groupe Elsan.

Ce dernier a encaissé plus d’un million d’euros cette année, tandis que les salariés étaient privés de prime d’intéressement.

Après sept jours d’un mouvement inédit tant pas sa durée que par son ampleur, le personnel a obtenu une augmentation du point d’indice et une hausse immédiate des salaires d’en moyenne 25 euros brut par mois, comme le demandaient la CGT et FO.

Ils ont également obtenu une rallonge de 100 000 euros pour l’achat de matériel.

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