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Le blog de pcfmanteslajolie

Avec la droite et ce gouvernement, les victimes du Chlordécone peuvent attendre encore longtemps !

16 Avril 2025, 07:07am

Publié par pcfmanteslajolie

Le Sénat examinait mercredi 9 avril une proposition de loi pour reconnaître la responsabilité de l’État et indemniser les victimes du chlordécone.

Il a finalement été retiré par l’auteur du texte après que la droite et le gouvernement ont décidé de refuser la reconnaissance des préjudices moraux subis par les victimes.

Ce produit toxique utilisé principalement en Martinique et en Guadeloupe pour la culture de la banane a directement contaminé plus de 12 000 travailleurs agricoles. La pollution des sols et des eaux fait que 92% des Martiniquais et 95% des Guadeloupéens sont aujourd’hui contaminés au chlordécone.

L’Etat français a conservé l’autorisation de vente, 13 années après son interdiction aux Etats-Unis, avant de l’interdire en 1990. Mais sa vente a perduré 3 ans de plus en Guadeloupe et en Martinique, là où le Chlordécone était le plus utilisé.

Si un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a été mis en place en 2020, il reste largement insuffisant : seuls 200 dossiers déposés, 154 validés, et les indemnités n’ont même pas encore toutes été versées. Ces chiffres sont dérisoires face à l’ampleur du désastre.

C’est notamment l’existence de ce fonds qui justifiait, selon la droite sénatoriale, de ne pas adopter ce texte pour ne pas créer d’exception. “L’Etat français avait moins de mal avec les exceptions lorsqu’il s’agissait de continuer à vendre exceptionnellement en Guadeloupe et en Martinique un produit dont nous connaissions les conséquences sur la santé et l’environnement.” a pointé Robert XOWIE, Sénateur (CRCE-K) de Nouvelle-Calédonie Kanaky.

Ce texte visait enfin à réparer une partie de cette injustice historique.

En séance, la droite a refusé l’adoption de l’article 1er, après avoir rejeté le texte en commission, pourtant moins ambitieux que celui adopté sans difficulté à l’Assemblée nationale l’année dernière. Le gouvernement souhaitait réduire la portée du texte en mettant de côté les préjudices moraux, alors même que ceux-ci ont récemment été reconnus par la cour administrative d’appel de Paris le 11 mars dernier. L’auteur a donc été contraint de retirer sa proposition de loi.

Ce scandale sanitaire reste impuni, et les nombreuses victimes du chlordécone demeurent sans indemnités.

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