meurtre de 12 manifestants dans le sud de l'Inde
La police indienne a abattu mardi douze manifestants dans l'État du Tamil Nadu (sud de l'Inde) qui réclamaient la fermeture d'une usine de cuivre du géant minier britannique Vedanta.
La fonderie de cuivre, accusée de polluer l'air, les sols et les eaux de la ville, fait l’objet d’une résistance de longue date. Le mouvement s’est intensifié ces deux derniers mois, avec des manifestations de masse des habitants, alors que le groupe Sterlite, filiale du monopole britannique Vedanta, cherche à renouveler sa licence qui expire cette année.
Ci-dessous les réactions du Parti Communiste d'Inde, du Parti Communiste d'Inde (marxiste) et de la Fédération Syndicale Mondiale - Traduction NK pour Solidarité Internationale PCF

Déclaration du Parti Communiste d'Inde :
Le Secrétariat national du Parti communiste d'Inde condamne sévèrement l'assassinat brutal d'une douzaine de manifestants, dont une jeune fille de 17 ans, lors d'un rassemblement massif et pacifique vers le Collecteur de District organisé le 22 mai pour exiger la fermeture de Sterlite Copper, une fonderie de cuivre du groupe Vedanta, dans la ville portuaire de Thoothukudi, au sud du Tamil Nadu. Des dizaines de manifestants ont également été grièvement blessés.
Le rassemblement, auquel des milliers d'habitants ont participé sous la bannière du "Mouvement Anti Sterlite", fait partie d'un mouvement de protestation ayant débuté il y a deux mois pour exiger la fermeture de l'usine, dont la réouverture n'avait pas été approuvée par le Conseil d’État de la pollution. Cette journée a marqué le centième jour de la dernière vague de protestations contre l'entreprise, accusée d'être responsable de la pollution de l'air et de l'eau entraînant des risques pour la santé.
Les structures dirigeantes du PCI de l'État et du district, représentés par le secrétaire d'État R. Mutharasan et par le secrétaire de district, Alaga Muthu Pandian, se sont immédiatement rendus sur place. Le Secrétariat national exige la démission de l'AIADMK (NDT: parti au pouvoir dans l'État) pour des raisons morales ainsi qu'une enquête détaillée sur l'incident.
C'est un fait bien connu que le groupe Vedanta bénéficie du plein patronage du gouvernement Modi, dirigé par la coalition RSS-BJP, qui a aidé le groupe à agrandir l'usine sans l'approbation du Conseil national de lutte contre la pollution.
Les familles des personnes tuées et les blessées doivent être adéquatement indemnisés.

Déclaration du Parti Communiste d'Inde (marxiste) :
Le Bureau Politique du PCI (M) condamne fermement les tirs de la police contre les habitants qui protestaient contre l'usine de cuivre Sterlite à Thoothukudi, dans l'État de Tamil Nadu, qui ont fait douze morts et plus d'une centaine de blessés.
La brutalité de la police d'État est révélée par le fait que de nombreuses personnes tuées et blessées ont des blessures par balle sur la tête et le visage.
Les protestations sont nées de la réponse inadéquate de l'administration de l'État aux appréhensions réelles de la population concernant la contamination de l'air, de l'eau et du sol. Le Bureau Politique exige que l'usine soit fermée de façon permanente.
Tous ceux qui sont responsables de cette fusillade impitoyable des manifestants doivent être tenus responsables et des poursuites judiciaires immédiates doivent être engagées contre eux. L'enquête annoncée pour enquêter sur ces meurtres brutaux doit être dirigée par un juge en exercice de la Haute Cour de Madras.

Déclaration de la Fédération Syndicale Mondiale :
La Fédération syndicale mondiale, représentant plus de 92 millions de travailleurs dans 126 pays des 5 continents, condamne fermement l'assassinat d'au moins 12 manifestants qui exigeaient la fermeture de la fonderie de cuivre de la société "Sterlite Copper". La société est une filiale du monopole britannique "Vedanta" dans le sud de l'Inde.
Les manifestants ont exigé l'annulation de l'ouverture de l'usine de Sterlite-Copper qui a été fermée pendant plus de 50 jours et le restera au moins jusqu'au 6 juin parce que le régulateur local de la pollution ne l'avait pas autorisé à fonctionner pour des raisons environnementales.
Une fois de plus, la bourgeoisie classe la santé et la vie du peuple en dessous de ses profits et la police anti-émeute a défendu ces profits en assassinant les travailleurs. La FSM exige la fermeture définitive de l'usine et la condamnation immédiate des responsables de ces meurtres.