Jacques SAPIR? Les amis de mes ennemis, comme ceux qui chercheraient à s'entendre avec eux, sont mes ennemis.
Repris du blog de Roger Colombier.
Jacques Sapir est catalogué comme "économiste de gauche" et certainement ne lira-t-il pas cette chronique.
Mais comme beaucoup, n'écrit-il pas que pour son cénacle d'économistes, loin du quotidien du peuple d'en bas, même s'il proclame le défendre en fustigeant la monnaie unique européenne et l'Union des états d'un pareil métal.
Pour ma part, je refuse également le joug de l'UE capitaliste.
Comme je réfute les arguments de ceux qui voudraient l'humaniser ou socialiser on ne sait par quel miracle 28 états liés au capital libre et non faussé: le capitalisme est à combattre partout par la lutte des classes.
Ceci dit, les propos de Jacques Sapir me choquent.
Il envisage ni plus ni moins un« Front de libération nationale » contre les ravages de l’Euro et des relations avec certaines composantes de droite, mais aussi avec le Front national.
Et il image sa singulière proposition en parlant du Conseil National de la Résistance, lequel, selon lui, aurait fédéré toutes les composantes françaises luttant contre l'occupant nazi et les collaborateurs de Vichy.
D'abord, le Conseil National de la Résistance n'est pas né mûri dans le plus total secret du présent.
Le Conseil National de la Résistance a réuni les organisations ouvrières, dont la CGT, et les partis politiques, dont le PCF, qui combattaient ouvertement l'Allemagne nazie et ses affidés français, à un moment où l'action était primordiale et urgente, au lieu du verbiage des esprits les plus conscients.
Ensuite, l'extrême droite française n'a jamais été partie prenante du Conseil National de la Résistance.
Dès le début de l'Occupation, elle soutient le gouvernement collaborationniste dirigé par Pétain, quand elle ne participe pas à la direction de l'Etat français.
Nombre de ses dirigeants vont même mourir sous l'uniforme nazi.
Nombre de ses intellectuels ont été condamnés à la Libération, quand ils n'ont pas été fusillés pour intelligence avec l'ennemi.
Parmi cette lie, Charles Maurras, théoricien de l'extrême droite et chef de l'Action française, fut condamné pour intelligence avec l'ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité, à la dégradation nationale le 28 janvier 1945 et à son exclusion de l'Académie française.
Des surgeons de ce mouvement d'extrême droite s'agrègeront à Jean Marie Le Pen pour fonder le Fn.
Et ce dernier est devenu le président d'honneur du parti qu'il lègue à sa fille, alors qu'il fut condamné 18 fois par la Justice pour ses propos nauséabonds dont 5 fois pour apologie de crime de guerre, banalisation de crimes contre l'humanité, consentements à l'horrible.
Jean-Marie Le Pen, exclu soit-disant par sa fille, est toujours le banquier des candidats d'extrême droite par l'intermédiaire de son association Cotelec.
Enfin, si on regarde l'histoire de l'extrême droite française, quand fut-elle synonyme de progrès et de justice sociale et peu importe ses oripeaux qu'elle endossa?
Alors quand l'économiste Jacques Sapir déclare: "À terme, la question des relations avec le Front National, ou avec le parti issu de ce dernier, sera posée. »" , puis le 27 août: « J’ai dit à terme, et c’est une possibilité, et pas une probabilité, parce que nous ne savons pas quelles seront les évolutions que pourra connaître ce parti, ou un parti qui pourrait en être issu », je ne suis pas de ce bord-là.
Point barre.
Par contre, pour le débat essentiel entre gens de progrès, les propos de Frédéric Lordon: "Le drame politique se noue véritablement quand la confusion n’est plus seulement alimentée par ce qu’on appellera la droite générale – où le PS se trouve évidemment inclus – mais depuis la gauche également, et sous deux formes diamétralement opposées : l’entêtement de la gauche alter-européiste à « changer l’euro », la perdition d’une autre gauche dans la tentation, pour le coup, oui, monstrueuse, de l’alliance avec le Front national."