Ne pas refaire l'histoire à sa sauce (Par Roger Colombier - blog)
Ne pas refaire l'histoire à sa sauce
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, a propos de l'éviction de la faucille et du marteau des cartes et timbres des adhérents, a déclaré tout de go dans sa conférence de presse, lors du 36e congrès du parti, ceci:"Vous savez la faucille et le marteau n’existaient pas en 1920... ni en 1921... ni en 1922... ni en 1923 etc... Pareillement sur l’Humanité qui, même étant devenu un journal communiste, n’affichait pas la faucille et le marteau durant cette époque là. Nous devons savoir vivre avec notre temps et ainsi incarner l’avenir du Front de Gauche avec un communisme de nouvelle génération."
André Narristens, dirigeant de l'Institut CGT d'histoire sociale et auteur de nombreux ouvrages reconnus à ce sujet, a écrit une étude sur l'histoire des outils et leur lien avec le mouvement révolutionnaire français. Certes, cela remonte au 25 février 1999, mais la vérité historique qu'elle contient aurait pu faire tourner une langue deux fois, au lieu de sortir un pur mensonge. Par rapport à la faucille et au marteau, un extrait de cette publication: "En France, la reprise de la symbolique soviétique est rapide. Le terreau culturel français en matière de symboles se révèle, en effet, ainsi qu’on l’a vu, propice. En 1921, les timbres de cotisation du jeune Parti communiste portent en emblème la République rouge, mais dès 1922 la faucille et le marteau font leur apparition.
A partir du 4 octobre 1924, L’Humanité, organe du Parti, installe un emblème, très proche alors de celui de la RSFSR*, à la droite du titre. Après quelques jours d’hésitation, on lui trouve une place définitive entre le L et le H (24 octobre 1924), puis derrière le M (16 mars 1926). En même temps on le simplifie, on l’épure, pour finalement ne mettre en valeur que les deux instruments de travail".
RSFSR*: République Socialiste Fédérative Soviétique de
Russie (note de ma pomme).
Canaille le Rouge, dans son blog remet les pendules à l'heure avec sa manière
franche. Le lire ici:link
.
Et pour remettre, selon lui, l'histoire et la vérité à leur place, il part de la Commune de Paris et de l'Internationale. Extraits:
Ouvriers paysans, nous sommes
Le grand Parti des travailleurs
La terre n’appartient qu’aux hommes
L’oisif ira loger ailleurs
Combien de nos chairs se repaissent
Mais si les corbeaux les vautours
Un de ces matins disparaissent
Le soleil brillera toujours
Ces paroles sont celles de l'Internationale écrite en France en juin 1871, durant les fusillades dans les casernes des Versaillais et du capital, par Eugène Pottier.
Eugène Pottier est à l'origine de la création de la chambre syndicale des dessinateurs, qui adhère ensuite à la Première Internationale.
Membre de la garde nationale, il participe aux combats durant le siège de Paris de 1870, puis il prend une part active à la Commune de Paris, dont il est élu membre pour le 2e arrondissement. Il siège à la commission des Services publics. Il participe aux combats de la Semaine sanglante. En juin 1871, caché dans Paris, il compose son poème L'Internationale
En 1883,un jeune professeur guesdiste, Charles Gros, lui-même poète, remarque le texte et le communique à la section lilloise du parti ouvrier.
Le maire de Lille (SFIO, parti socialiste de l'époque) demande à Pierre Degeyter, autre lillois de le mettre en musique. Il faudra attendre 1888 pour que Pierre Degyeter lui offre son actuelle musique pour se substituer à la Marseillaise qui lui fit son premier écrin (essayez vous verrez comment ça fonctionne bien).
Notez, "Ouvriers paysans nous sommes, le grand parti des travailleurs".
"Si le P"c"F était communiste, c'est à ces racines-là qu'il le doit", écrit Canaille le Rouge.