Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de pcfmanteslajolie

Changement de cap au Parti communiste allemand (DKP): retour au marxisme-léninisme et critique de « Die Linke »

9 Avril 2013, 09:38am

Publié par pcfmanteslajolie

84396164_p.pngChangement de cap au Parti communiste allemand (DKP)
Retour au marxisme-léninisme et critique de « Die Linke »

 

par Günter Pohl, secrétaire aux relations internationales du DKP

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ces 2 et 3 mars, en Allemagne, se tenait le 20 ème Congrès du Parti communiste allemand (DKP) dans la ville de Mörfelden, près de Francfort. L'issue est lourde de sens.

Le nouveau président du DKP est Patrick Köbele, jusqu'à présent un des trois vice-présidents, il remplace Bettina Jürgensen. Il a obtenu 91 voix contre 60 pour elle. C'était la première fois qu'un congrès du DKP décidait de sa direction en présentant plusieurs candidats.



Ce résultat net et sans bavure apparaît comme la fin d'une querelle de longue date entre les communistes allemands concernant plusieurs des points mis au débat.



Les nouveaux vice-présidents sont Wera Richter et Hans-Peter Brenner, la camarade Hina Hager étant confirmée dans ses fonctions.



Le DKP retourne ainsi à ses positions d'internationalisme prolétarien, au marxisme et au léninisme. Le courant qui a désormais perdu la majorité au Comité central, a déjà perdu d'une certaine façon la direction politique au 19 ème Congrès, en octobre 2010, lorsque les délégués ont rejeté les « Thèses du Secrétariat » optant pour un parti sans Léninisme et une orientation vers les « mouvements » plutôt que guidée par les intérêts de la classe ouvrière.



Mais ce courent, désormais considérablement affaibli, est resté aux commandes du DKP, conservant alors une majorité étroite au Comité central qui ne représentait pas la volonté des bases du DKP.



La nouvelle direction du DKP, d'autre part, cherche à concentrer son travail sur la classe ouvrière, sans négliger une politique raisonnable d'alliances. C'est la fin donc du dogmatisme du « mouvementisme » qui avait mené le Parti communiste à une impasse : en se rapprochant de positions réformistes, du parti « Die Linke » qui n'est plus qu'un simple parti électoral, c'était l'existence du DKP qui était en jeu.



Sans refuser toute alliance avec « Die Linke », quand cela aura du sens et quand prévaudra l'intérêt de classe comme sur les questions des droits sociaux et de la paix, le DKP retourne au combat dès maintenant, avec son identité communiste.



Il va ainsi « retourner dans la rue », comme le disait Patrik Köbele dans son discours de clôture. Le DKP se doit d'être plus combatif et redevenir à moyen-terme une avant-garde, ce qu'elle n'est plus depuis longtemps, et ce qu'une partie du parti ne veut plus être, prétextant que ce serait « dépassé ».



La question des alliances dans le pays, a à voir aussi avec le rôle de la coopération internationale. Pour la nouvelle direction du DKP, les Partis communistes et révolutionnaires ont la priorité, bien que les contacts avec les partis socialistes ou de gauche ne soient pas abandonnés.



Au niveau européen, la participation du DKP au Parti de la gauche européenne (PGE) est un des points de débats qui sera discuté lors d'un jour additionnel du congrès prévu pour mai. Il est probable que le DKP restera observateur tout en s'abstenant d'entrer dans ses instances dirigeantes.



Autre affrontement entre les communistes allemands, ce fut sur la caractérisation de l'impérialisme. Selon certains, il n'existe pas d'impérialisme allemand suivant ses propres objectifs, mais seulement celui de l'Union européenne, agissant parfois collectivement aux côtés de l'impérialisme américain.



La majorité du DKP voit une différence entre exploiteurs et exploités dans l'UE, entre les métropoles et la périphérie de l'Union. Le 20 ème congrès a caractérisé le rôle de l'impérialisme allemand ainsi.



L'Allemagne n'est pas seulement l'avant-garde de la politique réactionnaire au sein de l'UE, mais elle tire profit de la crise économique, laissant supposer même qu'elle l'intensifie dans cette perspective.



Le nouveau Comité central est plus jeune et se veut plus combatif. Par rapport au syndicalisme allemand, le DKP continue d'opter pour le syndicat unique, mais il veut mettre l'accent sur le soutien aux tendances de lutte et de classe au sein des huit syndicats de la DGB (Centrale syndicale allemande).



En Europe, ces derniers temps, au cœur de la crise plus encore qu'avant, on a attiré l'attention sur le fait que des syndicats comme IG-Metall (métallurgie) ne se sont pas solidarisés avec les grèves dans les pays du Sud de l'Europe, mais ils ont appuyé la fermeture d'usine dans ces pays si cela permettait d'éviter la fermeture d'usines en Allemagne.



Le premier Comité central, les 23 et 24 mars, a élu huit membres du Secrétariat, responsables aux politiques d'alliances, à l'organisation au journal « Unsere Zeit » du DKP, à l'éducation marxiste, à la politique aux entreprises et aux syndicats, aux relations internationales, aux relations publiques et aux finances.

Commenter cet article