MAYOTTE Les ravages du cyclone et de la colonisation
39 morts « officiellement », sans doute des centaines enterrés sous les décombres dans des bidonvilles où toute vie a disparu, une île détruite à 80% … le cyclone Chido laissera des traces indélébiles sur fond de colonisation larvée.
Entre Macron venu insulter les Mahorais et Bayrou taxant le 101° département français « d’étranger », c’est bien aussi surtout tout le mépris d’une colonisation qui ne veut pas dire son nom.
Après le référendum sur l’indépendance organisé en 1974 sur l’archipel des Comores (que le Président de l’époque Giscard d’Estaing ne reconnaîtra pas), un nouveau référendum organisé uniquement sur Mayotte en 1976 qui rattacha cette dernière à la France, c’est bien un traitement inégalitaire qui n’a jamais cessé de s’imposer.
D’un côté les Comores sauf Mayotte livrées au mercenaire français Bob Denard financé en sous-main par la France, le Maroc et l’Afrique du Sud de l’apartheid qui a ruiné l’archipel, de l’autre Mayotte, le département le plus pauvre de France.
Car si les fonctionnaires y sont payés 40% de plus que dans les autres départements, 77% des 310.000 habitants y sont en dessous du seuil de pauvreté, 6 à 10.000 enfants n’y sont pas scolarisés, le RSA y est minoré à 282 euros (la moitié de son niveau), un « sous SMIC » y est appliqué (8,80 euros l’heure contre 11,65) et les macronistes et la droite envisagent pour plaire au RN de plus y appliquer le droit du sol.
Le cyclone a fait d’autant plus de dégâts que les hôpitaux, les services de secours, l’accès à l’eau et à l’électricité y étaient déjà restreints et que plus de 100.000 Comoriens sont considérés comme des migrants dans leur propre pays et croupissent dans d’immenses bidonvilles.
Derrière les larmes de crocodiles de certains, c’est bien un manque flagrant de moyens qui a permis que l’île soit frappée aussi durement.
L’heure est à la solidarité et les communistes y participent. Mais cette solidarité doit maintenant se prouver par des actions déterminées en faveur d’un véritable progrès social.