Congrès du PCF: les sections de St-Quentin, Origny et Gauchy s’adressent à tous les communistes de l’Aisne
38ème congrès du PCF – Congrès de section et congrès départemental
Adresse à tous les communistes de l’Aisne,
Chers camarades,
Notre parti traverse une grave crise. Il doit la surmonter. Cela ne peut passer que par l’action militante, dans les luttes, sur des bases clairement communistes.
Le niveau d’effacement du Parti révélé par les résultats électoraux désastreux de 2017 exigeait la tenue d’un congrès extraordinaire. A cette phase du 38ème congrès, après le vote sur les bases communes des 4, 5 et 6 octobre, les communistes ne sont pas rassurés.
Cette étape a été marquée par la division et la concurrence entre deux groupes, à peu près équivalents, issus de la direction exécutive nationale sortante, porteurs du même bilan et, grosso modo, des mêmes positions de fond. On a assisté – ce dont les médias font des gorges chaudes – à un affichage de rivalités et d’ambitions personnelles complètement déplacées dans un parti communiste. Les deux groupes dirigeants ont, aussi, décidé que la ligne d’alliances et les positions sur l’UE soient fixées en dehors des communistes et du congrès, avec une candidature anticipée aux élections européennes. Pourtant, tirer les enseignements des expériences de recomposition à gauche et de la conversion à l’intégration européenne (derrière le PGE d’Alexis Tsipras) devrait être au centre du congrès.
Communistes des sections du PCF de Saint-Quentin, Gauchy et Origny, nous voulons tout faire pour que la suite du congrès permette, enfin, de discuter des questions stratégiques fondamentales et ouvre une perspective militante de redressement.
L’attachement au Parti s’est manifesté différemment dans les votes, parfois dans le choix légitimiste, par crainte de nouvelles divisions, ou dans la demande d’un début de changement, derrière telle ou telle personnalité. Maintenant, il faut couper court aux affrontements de personnes et s’adresser à tous. Egalement aux plus nombreux : les camarades qui se sont retrouvés écartés ou se sont éloignés (30000 votants sur 130000 adhérents !).
Nos sections tiendront leurs congrès locaux le 20 octobre. Ils prépareront le congrès départemental du 3 novembre.
Au niveau fédéral, dans l’Aisne, la situation du Parti est extrêmement préoccupante depuis plusieurs années. Le nombre d’adhérents est en chute libre. La direction départementale se délite. Le secrétaire départemental et la trésorière, élus en 2016, ont démissionné. Les questions internes prennent le pas sur les luttes. Pour les législatives de 2017, la direction provisoire n’a pas trouvé mieux que de soutenir de candidat EELV dans la 4ème circonscription, contre la candidate du PCF choisie par les camarades…
Nos sections s’efforceront de pousser les débats nationaux essentiels au congrès départemental, notamment sur la rupture avec l’UE du capital, le rassemblement nécessaire contre la CSG et le prélèvement à la source pour défendre le financement de la Sécu, l’hôpital, les retraites, l’impôt progressif.
Nous apporterons au congrès départemental nos expériences de renforcement du Parti et de déploiement dans les entreprises, les quartiers et les campagnes. Dans le vote interne, nos sections se sont prononcées massivement pour le texte « Reconstruire le Parti de classe – priorité au rassemblement dans les luttes » qui correspond à cette démarche. Cette option est arrivée largement en tête au niveau départemental (59%).
Nous avons amorcé une mobilisation pour la défense de la filière sucre en allant vers les ouvriers de Teréos et les betteraviers, alors que la fin des quotas européens prépare le déclin de la production face au marché spéculatif. Nous avons été de toutes les mobilisations cheminotes, en soutien et en action vers les usagers, de Saint-Quentin et Tergnier. Cette bataille marquante a montré la nécessité de refuser l’application des directives européennes pour préserver le monopole et le service publics. Nous avons repris pied dans des usines, comme la cartonnerie Ondulys. La presse locale a dû relayer nos actions pour l’accès aux soins ou pour le droit au logement, contre les expulsions, sur les rythmes scolaires, contre les fermetures d’école etc. Nous portons, avant le 11 novembre, une pétition pour la sortie de l’OTAN et le désarmement.
C’est de ça, de la vie d’un parti orientée vers la lutte des classes, aujourd’hui face à Macron, dont la suite du congrès doit parler. Dans nos sections, nous faisons des adhésions, de travailleurs, de privés d’emploi, de jeunes ! Notre parti, bientôt centenaire, a un avenir, s’il reste fidèle à sa raison d’être !
Corinne Bécourt, Gautier Ducos, Michèle Gabert, secrétaires de section