Le Parti Egalité Justice (PEJ) a été fondé à Strasbourg en 2015, par le courant conservateur de la communauté d'origine turque. Actuellement, il compte plus de 3000 adhérents répartis dans toute la France et se présente aux élections législatives de juin 2017, avec 68 candidats. Qu'on ne se laisse pas tromper par son titre, car ses objectifs sont en réalité en totale contradiction avec les valeurs qu'il prétend défendre. En effet, ce nouveau parti est la vitrine en France du parti islamo-conservateur du Président turc Recep Tayyip Erdogan (AKP, Parti du Développement et de la Justice). Le PEJ se défend de toute proximité idéologique avec l'AKP et met au défi quiconque affirme le contraire, mais la réalité saute aux yeux rien qu'à regarder sa composition. Son Président Sakir Colak est l'un des cadres les plus actifs de l'AKP en Alsace. Il a notamment dirigé la campagne en faveur de l'AKP pour les élections législatives de juin et de novembre 2015.Un autre de ses dirigeants, Murat Yozgat, était en charge du développement de l'UETD (Union des Démocrates turcs d'Europe) considérée comme une association relais de l'AKP en Europe. Murat Yozgat a également co-organisé le meeting d'Erdogan, au Zénith de Strasbourg, en octobre 2015. Il a, lui aussi, participé activement à la campagne pour les législatives turques de 2015 en tant que cadre de l'AKP.
Tous cadres du PEJ sont issus du COJEP (Conseil pour la Justice, l'Egalité et la Paix). Fondée à Belfort, dans les années 80, par des islamistes et des nationalistes "Loups gris", cette organisation a pour but de mobiliser les membres de la communauté turque musulmane et de peser sur les orientations de la France vis-à-vis du régime turc. Infiltrée dans plusieurs collectivités territoriales, surtout dans l'est de la France, elle ne cache nullement ses accointances avec l'AKP.
Plusieurs organisations et partis politiques ont d'ores et déjà appelé les autorités françaises à mettre un terme à cette immixtion intolérable du dictateur Erdogan dans le scrutin législatif français. Dans une lettre adressée au ministre de l'intérieur français, le secrétaire général du Parti communiste français (PCF) Pierre Laurent observe très justement qu' « il s'agit sans aucun doute de la part du président Erdogan et de son parti l'AKP de peser sur les orientations de notre politique internationale, en particulier vis-à-vis du régime turc qui verse à pas accélérés dans la dictature ».
La participation du PEJ aux élections législatives françaises ne peut que contribuer à la montée du nationalisme et de l'islamisme turc en France, au grand détriment des Kurdes et de tous les démocrates turcs.
Nous appelons toutes/tous les démocrates, progressistes, féministes et défenseuse/défenseurs des droits humains à s'opposer à ce parti dont les objectifs sont en totale contradiction avec la démocratie et toutes les valeurs françaises et européennes Nous appelons la France à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à l'ingérence d'Erdogan dans la vie politique française.
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