La primaire à gauche vue par José Fort, suivie de celle à droite par Daniel Cohn-Bendit
Je ne sais plus qui disait en substance "quand la bourgeoisie t'applaudit c'est que t'as fait une connerie." Je suis un peu dans le même état d'esprit en découvrant dans " Libération" l'éditorial de Laurent Joffrin daté de mardi saluant le " ralliement" des écologistes et des communistes à son opération "primaire à gauche" et concluant par un vibrant: " Unité, camarades"!
A tomber de l'armoire connaissant le personnage.
Mais, plus sérieux, ne flotte-t-il pas dans l'air comme une opération visant à mettre sur pied en France un parti démocrate à la sauce italienne?
Daniel Cohn-Bendit a été élu député européen sous l'étiquette EELV et resté adhérent des Verts jusqu'en septembre 2012, puis a lancé un groupe de réflexion sur une Europe fédérale "Europe et Ecologie".
Il a été gauchiste pur et dur, puis écolo, passant ainsi du rouge au vert. Ce qui ouvre bien des portes, ma foi.
Désormais, le journal Marianne dit de lui qu'il est "social-démocrate plutôt centriste".
Ce qu'il ne renie pas.
Retraité de la politique, il parle à la radio, surEurope 1, dans une chronique quotidienne.
Sans doute pour arrondir des fins de mois difficiles et qu'il a quelque chose à dire.
Et comme il a quelque chose à dire, il signe, avec d'autres pointures, une pétition dans Libération, le journal de Joffrin porte-voix du PS, pour une primaire de la gauche et des écologistes, en vue de la présidentielle de 2017.
Bien évidemment, il en a le droit absolu.
Deux remarques toutefois de ma pomme, moi le petit citoyen d'en bas, jamais invité dans les conclaves de gauche, entre ceux qui savent tout pour mon bien et celui du monde du travail.
Primo, primaire de la gauche et des écologistes, les Verts ne seraient-ils pas à gauche?
Deuxio, un social-démocrate plutôt du centre, et donc pas foncièrement anticapitaliste, était-il le mieux placé pour entonner ce qu'il faut faire à gauche.
A moins de vouloir une primaire qui n'est pas anticapitalisme?
Alors là, CQFD.
Ceci dit, Daniel Cohn-Bendit a aussi une idée pour la primaire à droite.
Les médias la reprennent en choeur: "Juppé, parce qu'il serait le moins mauvais".
Ah, Alain Juppé, 71 ans comme Cohn-Bendit, une figure de la droite, président du RPR, puis de l'UMP.
Plusieurs fois député et ministre, et même premier ministre de Jacques Chirac, "droit dans ses bottes" de droite, mais qui dut reculer lors du mouvement social de novembre-décembre 1995.
Au fait, que faisait Daniel Cohn-Bendit lors de ce grand mouvement de grèves et de manifestations, lui qui aime tant faire de la politique?