On achève l'hôpital de Mantes la Jolie (Roger Colombier)
On achève l'hôpital de Mantes-la-Jolie
A dire vrai, le dépeçage de l'hôpital de Mantes-la-Jolie ne date de l'élection de François Hollande. La funeste loi Hôpital-Santé-Patients-Territoires date du 21 juillet 2009, sous le règne de Nicolas Sarkozy avec pour sinistre de la Santé Roseline Bachelot, oui celle qui fait des piges sur D8 pour arrondir ses fins de mois.
Et lorsque l'Elyése UMP avait nommé Claude Evin, ancien ministre socialiste de la Santé, encarté au PS, comme directeur de l'Agence régionale de la Santé de l'Île-de-France, les moins langues de vipères avaient cru que celui-ci bouclait également des fins de mois difficilles. Or non, en plus de ses émoluments, Claude Evin mettait bien en pratique une politique d'austérité dans la santé publique, telle que l'avait décidée le gouvernement des riches et du patronat.
Dès juin 2010, l'Hôpital de Mantes-la-Jolie, situé au coeur d'une région sinistrée économiquement et socialement, était visé. Le directeur de l'hôpital remerciait 2 cardiologues coronarographistes et en octobre fermait le service. Le matériel, acheté depuis peu (1,2 millions d'euros), était revendu au 5ème de sa valeur. Pire, la coronarographie publique était transférée dans une clinique privée dirigée par un adjoint au maire UMP de Mantes-la-Jolie.
A l'époque, on oubliait le socialiste Claude Evin, directeur de l'ARS d'Île-de-France,(surtout du côté du parti à la rose) et on criait haro sur le baudet en la personne de la députée UMP de la circonscription, du maire UMP de Mantes-la-Jolie et de son adjoint UMP, boss d'une clinique privée.
Pour lutter contre ce mauvais coup, un Comité Coeur-Hôpital-Mantes était fondé. Il est fort aujourd'hui de plus de 30 000 soutiens parmi la population et de 200 élus de toute tendance politique. Oui, à droite, on pratique volontiers le stylo de bois, en plus de la langue.
Et puis, alléluia dans le Mantois, François Hollande devenait locataire du palais de l'Elysée. Le changement, ça allait être maintenant, s'égosillait la ribambelle d'élus PS de la région, dont la toute neuve députée qui remplaçait la vilaine de l'UMP.
Et puis, Claude Evin, toujours socialiste, était maintenu directeur de l'ARS d'Île-de-France. Et puis Madame Touraine, ministre de la santé de l'Elysée socialiste, écrivait au maire UMP de Mantes que le partenariat public-privé et la coronarographie fermée étaient deux bonnes choses. Pire, l'hôpital public allait vendre ses terrains à la clinique privée. Stupeur, surtout parmi le PS local, lequel pour autant fut assez timide par la suite: le changement n'étant plus à l'ordre du présent.
Mais quelque peu forcée, la député PS du Mantois a enfin posé une question orale à sa copine ministre de la Santé. Oui, Mantes-Paname et ce ministère, ça allait moins vite que du temps des diligences pour se voir. Comment on dit langue de bois au PS? Ah, langue de bois comme à l'UMP?
Le 28 février, à l'Assemblée nationale, la ministre a répondu à sa copine députée du Mantois: "Je justifie le partenariat public/privé à l'Hôpital de Mantes ainsi que la fermeture de 3 centres de cardiologie interventionnelle sur 7, dont celui de l'hôpital de Mantes". (Pour faire court)
Comment on dit langue de bois au PS? Ah, j'ai déjà posé la question. Excusez-moi, je suis à la retraite. il va falloir que je prenne rendez-vous à la clinique privée de l'adjoint au maire UMP de Mantes-la-Jolie. Tiens, je vais écrire à la Section PS de Mantes-la-Jolie. Ils me fileront sûrement l'adresse.