Sénat. Sécurité : des maux et des chiffres
Examiner le budget de la sécurité est plus qu’un exercice comptable.
Le droit à la sécurité et à la tranquillité est un droit fondamental, reconnu par l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
C’est une priorité, au même titre que la santé, le logement ou le transport.
Les forces de l’ordre doivent être saluées. Malheureusement, les crédits ne sont pas à la hauteur des attentes des Français. Les promesses de la Lopmi étaient grandes, avec des moyens renforcés et une pluie d’embauches. Mais le compte n’y est pas !
Certes, 2 000 postes seront créés, mais le diable se cache dans les détails. La Cour des comptes estimait, en juillet, que cela ne réglait pas les difficultés structurelles des forces de sécurité intérieure : 10 000 départs de policiers et 15 000 de gendarmes en 2022 !
L’investissement est insuffisant, notamment en matière de formation. Pourtant, ce sont les agents eux-mêmes qui demandent à être formés, notamment au tir.
Les crédits alloués au fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (FIPDR) n’augmenteront que de 3 %. Nous devrions y consacrer plus d’argent, car mieux vaut prévenir que guérir. Nous regrettons aussi que l’accent soit mis sur la vidéosurveillance. Il faut s’attaquer aux causes, prévenir et dissuader.
Il y a une grande souffrance au travail : depuis vingt ans, nous comptons 1 000 suicides parmi nos policiers, souvent faute de moyens d’aide psychologique. À chaque fois, c’est la démocratie qu’on abîme.
Le budget de la sécurité civile n’augmente que de 2,87 % : c’est insuffisant alors que la France a connu des tempêtes équivalentes à celles de 1999. Il faut renforcer Météo France.
Les incendies de l’an dernier ont mis en évidence le manque de sapeurs-pompiers et de moyens dans les Sdis. À Paris, la brigade de sapeurs-pompiers connaît une forte hausse du nombre de ses interventions, mais le rapporteur spécial de l’Assemblée nationale a alerté sur son financement insuffisant. Nous avons déposé un amendement à ce sujet.
Le groupe CRCE-K ne votera pas les crédits de cette mission.
Sécurité : des maux et des chiffres - Groupe CRCE-K
Examiner le budget de la sécurité est plus qu'un exercice comptable. Le droit à la sécurité et à la tranquillité est un droit fondamental, reconnu par l'article 2 de la Déclaration des droi...