Crise sanitaire. Ils ont compté leurs profits. Nous comptons nos morts.
10.000, 20.000, 30.000 … ?
Combien de décès la crise sanitaire aura-t-elle provoqués dans nos hôpitaux surchargés, dans les EHPAD, à domicile ?
Autant de drames personnels, familiaux que rien ne viendra soulager sinon qu’il ne faut plus que cela recommence ?
Tout un système économique à remettre en cause.

Car c’est bien un système économique qui en est à l’origine.
Le confinement, par exemple, n’est pas destiné à combattre la maladie mais à permettre à nos hôpitaux, affaiblis par des dizaines d’années d’austérité, de pouvoir accueillir et soigner les nouveaux malades.
C’est aussi Macron débloquant en quelques heures des dizaines de milliards d’euros pour les banques et certaines grandes entreprises et oubliant ceux qui ont perdu leur emploi ou ne sont plus rémunérés qu’à 84% en chômage technique (la part versée par les entreprises sera, elle, indemnisée à 100% par l’Etat).
Ce sont encore tous ces « décideurs » actuels ou passés (République en Marche, Parti Socialiste, Les Républicains) qui ont tous justifié la même politique: concurrence « libre et non faussée » (chère à l’Union européenne) au détriment des salaires, des emplois, des services publics et des politiques de santé partout dans le monde. Sans oublier les guerres dont notre pays s’est fait une spécialité, « projetant » des troupes dans d’autres pays pour y maintenir l’ordre capitaliste (l’exploitation des ressources) et provoquant d’énormes vagues migratoires.
Rien de ce qui est social ne trouve grâce à leurs yeux.
Les salaires ? Ils sont trop élevés.
Les retraites ? Un gouffre financier.
Le système de santé ? Pas « rentable ».
Les loyers ? Pas assez chers et trop subventionnés (APL).
Les états ? Encore trop indépendants des marchés.
A les entendre, il ne serait pas possible de mener une autre politique.
Une autre politique est possible.
Et pourtant c’est au sortir de la deuxième guerre mondiale et dans une France dévastée par les nazis que de nombreuses banques ont été nationalisées (pour donner à l’Etat les moyens de son action), que la Sécurité sociale a été créée par le ministre communiste Ambroise Croizat, que des entreprises jugées comme nécessaires à la Nation sont devenues propriétés nationales.
Il faut dire que ce programme du Conseil National de la Résistance avait une référence: le Front populaire de 1936.
Un mouvement social d’ampleur qui avait notamment imposé de fortes augmentations de salaires et les premiers congés payés pour tous.
On se laisse faire ou on agit ?
Dès la fin du confinement c’est la question qui va être à nouveau posée.
Un mouvement social capable de faire reculer Macron dans un premier temps sur ses réformes des retraites, des droits des salariés, de l’indemnisation du chômage, des privatisations tout azimut.
Un mouvement social d’ampleur capable - ensuite - grâce à son expression politique (et le Parti communiste doit y être candidat), de renvoyer à leurs études ceux qui voudraient nous faire revenir au 19° siècle.
Santé. L’urgence de vraies nationalisations.
La crise sanitaire aura révélé au moins une chose: NON, on ne gère pas notre système de santé comme un immense champ de profits.
C’est le cas pour ce qui concerne la fabrication des médicaments, la recherche publique.
Or c’est bien les laboratoires pharmaceutiques privés qui avaient déjà organisé la pénurie pour faire encore monter les prix (et leurs profits). Ce sont encore eux qui délaissent la recherche quand ils estiment qu’elle ne sera pas rentable.
Cette stratégie a été meurtrière.
La nationalisation des laboratoires (et leur relocalisation en France) répondrait à deux impératifs majeurs:
¨ prévoir et s’organiser pour faire face aux besoins actuels ou à venir. C’est le cas des stocks de masques, de surblouses … qui ont disparu quand notre pays en a tant besoin.
¨ Chercher, tester et mettre au point de nouveaux traitements et, pour cela, échanger « gratuitement » des informations. Cela n’est possible qu’en développant un système de recherche publique.
Ce serait d’ailleurs bon pour l’emploi (en relocalisant la production) mais aussi pour la Sécurité sociale (qui rembourse aux patients les dépenses dues aux laboratoires privés).