Pour la première fois de l’histoire de la Turquie, un communiste remporte la municipalité d’une capitale de province
Des élections locales avaient lieu ce 31 mars 2019 en Turquie.
Nous avons repris, dans un article précédent, une interview de la candidate du Parti communiste turc à Istanbul.
La candidature et la campagne du TKP, en elles-mêmes, constituaient déjà une avancée dans la plus grande ville du pays (résultats définitifs non parvenus).
Beaucoup plus à l’est, à Dersim, municipalité de 82000 habitants, à population mélangée, kurde et turque (avec une tradition religieuse et culturelle alévie), le candidat communiste a emporté le siège de maire.
Félicitations au camarade Fatih Mehmet Maçoglu et aux camarades du TKP! C’est une première, très encourageante en Turquie.
A la tête de la liste « Solidarité populaire démocratique pour Dersim », Maçoglu a devancé, avec 32,77% des voix, l’équipe sortante du HDP (parti socio-démocrate d’origine kurde) qui obtient 28,21%, le parti kémaliste, 20,59% et l’AKP d’Erdogan, au pouvoir dans le pays, 14,06%, nettement sanctionnés.
Les observateurs turcs mettent ce succès sur le compte de la gestion par les communistes, déjà à l’œuvre, depuis 2014, dans une commune de la municipalité, Ovacik. Inspiré notamment, ouvertement, par les enseignements de Che Guevara, une politique de développement des services publics (baisse du prix de l’eau, gratuité des transports,…), de développement de la production agricole sur un mode coopératif, de démocratisation culturelle, de promotion du travail féminin, a été engagée.
Avec la sanction nationale, relative, subie par l’AKP, les limites de la démagogie social-démocrate de l’HDP, cette expérience locale a gagné des esprits et des votes.
Fatih Mehmet Maçoglu affiche son ambition : « Nous allons démontrer à tout le pays qu’un modèle socialiste est possible ».