Bangladesh : solidarité avec les sept dirigeants du PC et du syndicat de la confection emprisonnés.

Communiqué du Parti communiste du Bangladesh, 2 avril 2018, traduction ML pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

 

Sept dirigeants du Parti communiste du Bangladesh (PCB) et du Syndicat des travailleurs de la confection (STC) ont mis en prison dans l’après-midi du 1er avril 2018.

Ils se rendaient au Tribunal de première instance de Dacca, après la fin de la période de liberté provisoire accordée par la Haute Cour suite à une action intentée par l’Association des propriétaires d’usine de confection.    

 

Les dirigeants arrêtés sont le camarade Joly Talukder, membre du secrétariat central du PCB et secrétaire général du STC, le camarade Sedekur Rahman Shamim, du STC, membre du comité central du PCB, le camarade K.M. Mintu, secrétaire à l’organisation du STC, Monzur Moin, secrétaire aux questions internationales du STC, Jalal Hawlader, secrétaire général de la section de Gazipur du STC, Lutfar Rahman Akash,  président exécutif du STC pour la région d’Ashulia et Mohammad Shahjahan, secrétaire à l’organisation du STC pour la région d’Ashulia.

Dans la même affaire, deux ouvriers de l’usine ont été arrêtés par la police en février dernier et sont toujours en prison.

En outre, 30 ouvriers de l’entreprise de confection Ashiana ont été licenciés de leur usine.

 

En mai 2017, les ouvriers de cette usine de l’entreprise Ashiana ont constitué un syndicat.

Après quoi, ils ont accompli les démarches pour faire reconnaître leur syndicat au Bureau d’enregistrement des syndicats.

Ce dernier a rejeté leur demande sans raison valable.

Depuis, les tentatives n’ont pas cessé pour essayer de se débarrasser des ouvriers initiateurs du syndicat.

Face à cela, plusieurs plaintes ont été déposées devant deux institutions dépendant du ministère du travail.

Malgré ces efforts, le 29 janvier de cette année, un ouvrier a été licencié illégalement.

Un mouvement de protestation s’est élevé chez les ouvriers de l’usine. Le lendemain, quand les patrons ont bloqué illégalement l’usine, la révolte des ouvriers s’est étendue.

 

Le 31 janvier, les dirigeants du STC se sont rendus au siège du patronat de la confection (BGMEA : Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association) à Dacca pour participer à la rencontre tripartite prévue sur la question avec les ouvriers de l’entreprise Ashiana et des représentants du gouvernement.

Les ouvriers, venus pour la rencontre, s’étaient rassemblés pacifiquement devant le bâtiment du BGMEA.

Cela n’a pas empêché les personnels du BGMEA de ne cesser de les provoquer.

A 11 heures, quand les personnels du BGMEA ont annoncé que la rencontre n’aurait pas lieu, les ouvriers ont continué à attendre.

Au moment où les ouvriers ont décidé de porter pacifiquement une protestation, ils ont été agressés par les personnels du BGMEA, mené par le secrétaire adjoint, Mansur Khaled.

Les micros et banderoles des ouvriers ont été saisis.

Ensuite, plus d’une centaine de personnes, armées de barres de fer et de bâtons, sont sorties du bâtiment et ont attaqué les ouvriers.

Ils ont également vandalisé le tricycle sur lequel se trouvaient les drapeaux et la sono.

Des cadres et des employés du BGMEA sont tombés sur les ouvriers et leurs dirigeants.

Plus d’une centaine de syndicalistes et de responsables syndicaux ont été blessés dans l’attaque.

37 personnes ont été sérieusement atteintes et ont dû être soignées ensuite à l’hôpital universitaire de Dacca.

 

Au lieu d’entendre l’exigence de justice vis-à-vis des auteurs des attaques, le BGMEA a monté de faux dossiers judiciaires contre les ouvriers et dirigeants syndicaux blessés.

Les plaintes montées par le BGMEA contre les dirigeants du STC et plus de 150 ouvriers sont complètement fausses et construites de toutes pièces.

Alors même que seulement trois dirigeants du STC étaient effectivement présents, il en est fait mention de 12.

Sous l’influence des patrons de l’usine, la police a constaté des infractions imaginaires à l’encontre d’ouvriers innocents.

Ils ont été parfaitement incapables d’apporter la moindre preuve à ces allégations.     

 

Le Parti communiste du Bangladesh condamne formellement et dénonce l’arrestation des dirigeants du syndicat de la confection.

Récemment, un comité national pour les salaires a été constitué pour demander une augmentation du salaire ouvrier et le STC a organisé plusieurs manifestations pour réclamer un salaire minimum de 16000 takas par mois (193 dollars).

Il est clair que l’agression et l’arrestation des dirigeants ouvriers a été préméditée et qu’il s’agit d’une basse manœuvre pour faire dérailler les négociations sur l’augmentation des salaires.

Le PCB appelle à la libération immédiate inconditionnelle des dirigeants du STC et des ouvriers arrêtés.

Dans le même temps, le PCB exige des peines exemplaires à l’encontre des responsables de l’attaque contre les ouvriers, le retrait des plaintes sans fondement et l’annulation des licenciements injustes.

Le PCB revendique aussi les mesures nécessaires pour construire un cadre démocratique dans le secteur industriel à travers l’application des droits syndicaux.   

 

Malgré l’arrestation de leurs premiers dirigeants, le PCB et le STC poursuivent leur lutte pour un salaire minimum décent pour les ouvriers de la confection.

Dans ce contexte, le PCB fait appel à la solidarité internationale des organisations sœurs qui peuvent aider à gagner cette bataille contre la répression barbare exercée par la classe dominante du Bangladesh.