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Le blog de pcfmanteslajolie

"Bambino". Non à l'expulsion du territoire devant le Centre de Rétention de Plaisir.

4 Avril 2017, 08:50am

Publié par pcfmanteslajolie

"Bambino". Non à l'expulsion du territoire devant le Centre de Rétention de Plaisir.

Samedi 1° avril, le comité de soutien Bambino appelait à un rassemblement contre l'expulsion programmée du territoire du jeune homme, scolarisé à Mézy-sur-Seine et retenu au centre de rétention de Plaisir.

 

La section de Mantes-la-Jolie du PCF était représentée par sa secrétaire de section (Armelle Hervé) et l'élu PCF de Mantes-la-Jolie (Marc Jammet).

 

Vous trouverez, ci-dessous, quelques informations communiquées par le comité de soutien Bambino.

Vous pouvez également vous informer sur la page Facebook de ce dernier: https://www.facebook.com/sossauvonsbambino/

 

Comité de soutien à Bambino/Ahmad

comitedesoutienbambino@outlook.fr


Communiqué du 1er avril 2017


Ce samedi 1er avril, un rassemblement d'une trentaine de personnes s’est
tenu devant le Centre de Rétention Administratif (CRA) de Plaisir en
soutien à Ahmad à l'appel du Comité de soutien et relayé par RESF78.

Seules deux bénévoles et l’élue de Mézy ont pu rencontrer Ahmad.
Son état de santé est très préoccupant. Au fil des visites nous
constatons que son état de santé physique et psychologique se détériore.
C’est flagrant pour celles et ceux qui le connaissait avant sa mise en
rétention.

Ahmad est un enfant. Il est en danger.
Il est prévu qu’il soit expulsé le 6 avril prochain vers l’Italie, voire
ensuite le Soudan. Un pays en guerre où il n’a plus de famille.
C'est inacceptable !

Sa place n’est ni au CRA, ni en Italie, ni au Soudan.

Ensemble, nous exigeons que les bonnes décisions soient prises :
- que Monsieur le Préfet des Yvelines procède à la levée de la rétention
et à l’annulation de son expulsion ;
- que son statut de mineur soit reconnu ;
- qu’Ahmad soit pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance pour sa
protection, son suivi psychologique, sa scolarisation, son avenir.

_______________________________

L'histoire de Bambino/Ahmad

Bambino est un très jeune soudanais arrivé au Centre d'Hébergement
d'Urgence (CHU) de Mézy-sur-Seine en août 2016. Beaucoup plus jeune que
tous les autres résidents, tous l'appellent « le Bambino ». Nous
l'appellerons aussi comme cela.

Pourquoi Bambino se retrouve-t-il dans le cadre de procédures réservées
aux majeurs ?

Bambino est orphelin : c'est la guerre civile au Darfour. Après un long
périple depuis le Soudan, il est arrivé en Italie.
Lors de la prise d'empreintes, il ment sur son âge et se donne environ
10 ans de plus.

Pourquoi mentir : pour être majeur et pouvoir continuer son voyage vers
la France avec le compatriote qui l'accompagne depuis son pays.

Depuis le 6 août 2016, il suit assidument des cours de français, fait du
foot tous les mardis et jeudis, participe à une course à pied
régionale... Il est devenu la mascotte du CHU.

Sans en comprendre les enjeux sur le long terme, il ne fait rien pour
démentir l'âge indiqué lors de sa prise d'empreintes en Italie (date de
naissance déclarée : 10 mai 1992).

Le 9 décembre 2016, il est convoqué à la préfecture pour lui remettre un
« arrêté de transfert vers l'Italie » (1er pays européen où il a laissé
ses empreintes), selon les règles européennes connues sous le nom de «
règlement DUBLIN III ». Et lorsqu'on lui demande s'il est d'accord, il
répond qu'il veut rester en France. Conclusion, il est indiqué sur son
dossier : refus d'une « exécution spontanée d'un retour vers l'Italie »
- c'est-à-dire risque de vouloir prendre la fuite !

Et donc, le 27 février, il est convoqué à la PAF (Police de l'Air et des
Frontières) pour « mettre à exécution la mesure d'éloignement » et il
est mis immédiatement en rétention au CRA de Plaisir (centre de
rétention administrative) pour éviter sa fuite qui empêcherait son
expulsion (appelée pudiquement « réadmission en Italie »).

Les juges ne lui accordent même pas l'assignation à résidence... pour le
garder sous contrôle.

Mardi 14 mars, il a été présenté à l'avion et a refusé d'embarquer.

Une nouvelle tentative d'embarquement est prévu pour le jeudi 6 avril.

Tous les recours sont épuisés.

Le premier juge a jugé sur la base des 25 ans du jeune et les suivants
ne voulaient surtout pas remettre en cause "la chose jugée". Ce qui est
effectivement légal, mais en l’occurrence en contradiction avec la
protection de l'enfance. Et la Préfecture alertée depuis bientôt 3
semaines, nous indique qu'elle est là pour appliquer les règlements et
décisions de justice.

Il reçoit des visites tous les jours.
Mais son état de santé physique et psychologique se détériore.

Lundi 20 mars nous étions déjà une trentaine devant le CRA pour rendre
visible sa situation
la présence du maire de la ville de Mézy-sur-Seine, du responsable du
CHU, de bénévoles qui le connaissent et de militants du collectif «
voisins solidaires » et du Comité de soutien. Un ordre de la Préfecture
est arrivé : refus de visite pour ce jeune ce jour-là. Le maire,
accompagné d'une conseillère municipale, a pu rentrer pour vérifier
qu'il était toujours là.

Conclusion, tout le monde sait qu'il a menti sur son âge, mais la
machine
à broyer ne s'arrête pas.

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